Personnes âgées dépendantes : l’humain indispensable !

Tribune parue dans le magazine Nord infos du mois de janvier 2024

Un rapport de la députée PS Christine Pirès a tiré l’été dernier la sonnette d’alarme sur la fragilité financière des maisons de retraite et services d’aides à domicile ainsi que leurs grandes difficultés à recruter pour assurer les soins auprès des personnes âgées.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 80% des Ehpad publics ont enregistré un résultat déficitaire en 2022 et fonctionnent en mode dégradé avec une pénurie de personnel. Dans le secteur des aides à domicile, 10 % des demandes de prise en charge ne trouvent pas de réponse faute d’auxiliaires de vie disponibles.

Certes, l’humain représente un coût. Mais les robots ne peuvent pas remplacer les soignants. Sans accompagnement humain, les personnes dépendantes ne peuvent pas vivre dans la dignité.

Le Département du Nord a une responsabilité importante. Nous ne pouvons pas attendre la fermeture d’Ehpad ou de services d’aides à domicile sur nos territoires. Des moyens supplémentaires doivent être débloqués pour les Ehpad comme pour les services d’aides à domicile. L’accompagnement humain représente certes un coût financier, mais c’est la seule réponse qui permet aux personnes âgées de vieillir dans la dignité !

Didier MANIER

Président du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen

L’Aide Sociale à l’Enfance encore à la peine !

L’Aide Sociale à l’Enfance encore à la peine !

Tribune parue dans le magazine Nord infos novembre/décembre 2023 

En novembre 2022, la Défenseure des Droits s’est saisie d’office de « la situation alarmante » de la protection de l’enfance dans le Nord en rappelant qu’elle alertait depuis des années sur son « état dramatique » dans certains territoires.

Nous avions demandé dès février 2019 la création d’une mission d’information sur la protection de l’enfance dont le Département est le chef de file.

Lors du dernier mandat, 700 places d’hébergement ont été supprimées dans les foyers. Dans le Nord, un éducateur devait suivre en moyenne 35 enfants contre 24 dans un département comme le Gers. Les démissions, droits de retrait et grèves des travailleurs sociaux en sous-effectif se sont multipliés.

Des moyens supplémentaires ont été annoncés en juin 2022. Il s’agit de mesures de rattrapage. La création de 150 places d’accueil était prévue pour l’ensemble du département. Or, sur le seul territoire de Roubaix-Tourcoing, 120 places étaient manquantes et 180 sur le Valenciennois.

Selon les syndicats, 1 000 enfants resteraient non ou mal placés dans le département. Des moyens supplémentaires doivent être débloqués. Protéger et accompagner dignement chaque enfant est une priorité !

Didier MANIER

Président du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen

RSA : Gouvernement – Département du Nord même combat…

Le projet de loi dit « plein-emploi » en cours d’examen à l’Assemblée nationale a pour principal objectif de sanctionner davantage les allocataires du RSA qui ne se conformeraient pas à leur parcours d’insertion. La mesure n’est pas nouvelle. Le Département du Nord applique en effet depuis plusieurs années un dispositif de sanctions sans aucune étude ou évaluation sur le devenir des allocataires concernés et l’accès aux droits.

En 2016, dès le début de son mandat, l’exécutif départemental de droite a décidé d’envoyer des courriers à 45 000 allocataires du RSA leur enjoignant de s’inscrire dans un parcours d’insertion sous peine de se faire sanctionner par une diminution voire une suspension puis une radiation des aides. Selon l’Assemblée des Départements de France, le Nord était à l’époque le seul à s’être lancé dans une telle politique systématique de contrôle et de sanctions.

En 2017, le Département du Nord aurait ainsi sanctionné 15 000 allocataires du RSA non-inscrits à Pôle Emploi.

Avec quel impact sur les personnes sanctionnées ? La suspension des aides est-elle une solution adéquate pour favoriser l’insertion des allocataires du RSA ou aggrave-t-elle davantage la situation des personnes concernées ?

Aucune véritable évaluation n’existe. C’est d’ailleurs l’une des carences du projet du Gouvernement qui ne dispose pas d’étude d’impact fiable sur le sujet permettant de dire que les sanctions ont un rôle positif.

Au contraire, tout indique que la sanction entraîne une rupture dans l’accès au droit du RSA.

Selon des chiffres communiqués par la Caisse nationale des allocations familiales à la demande de parlementaires du Groupe Socialiste, 31 500 personnes appartenant à un foyer bénéficiaire du RSA faisaient l’objet en juin 2022 d’une sanction. Un an après la sanction, 7 500 personnes, soit 24 % des personnes sanctionnées ont été exclues ou radiées des foyers allocataires et ne touchaient plus aucune prestation.

Au Département du Nord, il n’y a pas de transparence sur le nombre d’allocataires concernés et leur devenir un an après la sanction.

Pour rappel, le RSA (607,75 € pour un célibataire sans enfant) est une allocation de survie qui ne permet pas de sortir de la pauvreté.

La généralisation des mesures de sanctions va donc non seulement ajouter de la précarité à la précarité, va continuer de stigmatiser les allocataires mais surtout va les conduire à la mort sociale en les excluant durablement de tout accompagnement professionnel ou social : un nouveau recul pour l’accès aux droits…

Didier MANIER

Président du Groupe Socialiste, Républicain et Citoyen

Conseiller départemental du canton de Villeneuve d’Ascq