Séance Plénière du 26 septembre 2022 : la question d’actualité d’Olivier Caremelle sur la politique d’investissement en faveur des collèges

CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU NORD

LUNDI 26 SEPTEMBRE 2022

QUESTION D’ACTUALITÉ

POLITIQUE D’INVESTISSEMENT EN FAVEUR DES COLLÈGES 

INTERVENTION DE M. OLIVIER CAREMELLE 

CONSEILLER DÉPARTEMENTAL DU NORD

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

Chacun connait ici le contexte de crise énergétique qui a d’ores et déjà de nombreuses conséquences sur le budget des ménages des collectivités et de l’État.

Pas un seul jour ne passe sans que nous lisions dans la presse locale régionale et nationale les appels à la sobriété engageant les uns et les uns à la modération quant aux usages et aux dépenses d’énergie notamment électricité et gaz.

Les plans de sobriété se multiplient partout, comme une prise de conscience obligatoire de s’adapter à la conjoncture, liée à la fois aux conséquences de la guerre en Ukraine et de problèmes beaucoup plus structurels de production d’énergie et d’organisation des marchés qui nous conduisent aujourd’hui à penser autrement nos approvisionnements et nos usages et, pour tout dire, nos besoins.

A ce titre, le Département du Nord a ajusté à travers le budget supplémentaire une dotation complémentaire afin que les collèges, qui en auraient besoin, puissent passer le cap de leurs dépenses.

M.Cathelain indiquait en commission que la gravité était telle que les services estimaient que le coût des énergies pourrait tripler, passant potentiellement de 14 Millions d’euros à 45 millions l’an prochain.

Nous relayons bien évidemment cette inquiétude sans pour l’heure avoir de visibilité sur les mesures conjoncturelles et structurelles qu’envisage le département.

Au regard des différents plans sobriétés déjà évoqués par d’autres départements et d’autres collectivités, régions et villes notamment: quelles mesures avez-vous prévu afin que les limitations de consommations en énergie n’empêchent pas élèves et personnels de pouvoir apprendre et travailler ?

Au regard des défis qui sont aujourd’hui les nôtres, ces mesures conjoncturelles seront-elles complétées par un véritable plan pluriannuel d’investissement à la hauteur des enjeux ?

Toutes les collectivités évidemment se posent les mêmes questions, celles du patrimoine bâti, plus ou moins ancien et plus ou moins adapté aux défis environnementaux, climatiques et énergétiques qui s’amplifieront.

Tout indique que l’état de crise que nous traversons sur l’énergie ne sera pas conjoncturel avec la raréfaction des ressources anciennes et la difficulté à produire encore autrement une énergie moins chère, plus sûre et plus renouvelable.

A cet égard, les questions de réhabilitations thermiques sont fondamentales comme celles de nouvelles constructions permettant demain à nos nouveaux collèges d’êtres bâtis en connaissance de cause. C’est à dire autrement.

Encore faut- il évidemment investir suffisamment.

Vous le savez le département du Nord s’est distingué comme l’un des départements les plus volontaristes dans ce domaine avant 2015 puisqu’il a investi massivement sur les deux sujets de la construction et de la réhabilitation, faisant le plus d’efforts après les départements de Seine saint Denis et des Hauts de seine.

La quasi – totalité des collèges métalliques, dits Pailleron, transférés par l’état dans des états très dégradés ont ainsi pu être rénovés.

Dans le même temps, 89 collèges qui n’ont pas fait l’objet d’opération de reconstruction ont bénéficié de plans de maitrise de l’énergie.

Durant la même période, le département du Nord a été précurseur en matières d’exigences environnementales, puisque nous avons, dés 2003, expérimenté des solutions innovantes faisant le choix de la Haute qualité environnementale pour l’ensemble de nos bâtiments neufs.

Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin, de construire des bâtiments  passifs, certes un peu plus coûteux mais beaucoup moins consommateurs d’énergie (décret tertiaire)  ou  « en craddle to craddle », au titre du réemploi de nos ressources.

Avec le changement de majorité départementale, le budget d’investissement annuel dédié aux collèges a marqué une cassure en 2015 et n’a jamais rebondi. C’était votre choix, pensé et assumé.

Nous le regrettons aujourd’hui car l’effort stoppé va coûter au Département dès aujourd’hui et évidemment demain.

Pour comparaison, le département du Nord a investi 518 millions d’euros pour les collèges entre 2011 et 2015. Il n’a investi que 323 millions d’euros sur le mandat suivant entre 2015 et 2020.

Ainsi donc, depuis 2014, le budget en faveur des collèges n’est plus le premier poste de dépenses de la collectivité au titre des investissements. Ce qui est révélateur de vos objectifs, et préjudiciable pour les habitants du département.

Puisque les temps changent, puisque le contexte change, puisque nous avons besoin d’une autre politique de long terme, la création et la présentation d’un plan pluriannuel d’investissement sur la politique de reconstruction, de rénovation et d’entretien des collèges est pour notre groupe une obligation et une nécessité absolue.

Je sais, Mme la vice-présidente, Mme Cieters, que vous avez fait une grande tournée des collèges et je vous ai d’ailleurs croisé au collège Guy Mollet de Lomme qui mérite, je le dis profitant de l’occasion comme d’autres, des travaux sérieux pour répondre aux impératifs que j’évoquais précédemment.

Pouvez-vous nous dire quelles réponses le département du Nord va engager sur la création ou non d’un grand PPI ambitieux, à quelle hauteur financière, dans quels délais et avec quelle répartition géographique considérant qu’une partie du parc de nos bâtiments a besoin d’être adapté aux enjeux de la sobriété, vous rappelant que l’énergie la moins chère est, somme toute, celle que nous ne dépensons pas ?